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12 mars 2021

Nous avons tenu cette semaine à Bamako la cérémonie de clôture du projet Stabilisation du Mali grâce à la Commission Vérité, Justice et Réconciliation, au cours de laquelle nous avons remis à la Commission vérité justice et réconciliation (CVJR) une cartographie des violations des droits humains commis sur le territoire malien depuis 1960. Un rapport des enquêtes menées par la CVJR a également été remis afin de marquer la fin du projet, souligner les avancées réalisées et entamer une nouvelle étape de collaboration entre nos deux entités.

 

Depuis 2018, ce projet a permis à la commission de continuer à s’implanter dans les communautés les plus affectées par les violences. Aujourd’hui, elle est une des rares institutions présentes et actives sur le tout le territoire malien. Même dans un contexte de tension, des liens de confiance entre les victimes, la société civile et l’État se sont tissés. Grâce à elle, des femmes n’ont plus peur de prendre la parole et exercent aujourd’hui leurs droits.

 

«Si je peux enfin dire la vérité sur ce qui m’est arrivé, ce n’est que grâce à la CVJR. J’ai confiance en elle et j’espère qu’elle pourra m’aider à me redresser.»

 

Témoignage tiré de la première audience publique, Bamako, 2019.

 

Pour la première fois dans l’histoire du pays, des audiences publiques nationales et télévisées ont été tenues, des stratégies d’enquête pour mettre en lumière les graves violations des droits humains ont été élaborées. Des femmes ont bénéficié d’un soutien psychologique pour structurer et exprimer leur récit devant les commissaires et le reste de la population malienne.

 

Que permettra le Rapport des enquêtes de la CVJR ?

 

Ce rapport fait la lumière sur douze moments de l’histoire contemporaine du Mali depuis 1960 pendant lesquels de graves violations des droits humains ont été commises.

 

Basé sur des enquêtes de terrain conduites par des Malien.ne.s, il représente le premier travail de recherche à révéler les causes et conséquences de ces épisodes tragiques et qui continuent de marquer les consciences et la vie des communautés affectées par les violences liées au conflit armé.

 

Qu’est-ce qu’une cartographie des violations graves des droits humains ?

 

Produite par ASFC en partenariat avec Partenariat Canadien pour la Justice Internationale et de l’Université de Laval, la cartographie des graves violations des droits humains est le premier outil qui répertorie l’ensemble des violations des droits humains perpétrées au Mali depuis 1960.

 

Elle offre des qualifications juridiques détaillées et met de l’avant une approche spécifique pour documenter les violations commises à l’encontre des femmes et des enfants. En plus d’alimenter la rédaction du rapport final, cette cartographie servira également aux institutions et organes qui auront la charge de mettre en œuvre la politique de réparation envers les victimes.