Coopérante volontaire au Honduras depuis deux mois, Louise Courtais revient sur une journée mémorable en compagnie de défenseurs et défenseuses des droits humains réunis pour parler du cas Fausia, victime d’une agression sexuelle.
Le 9 avril 2024, une semaine seulement après mon arrivée au bureau d’ASF Canada au Honduras, j’ai eu l’honneur d’assister à une conférence de presse sur le cas Fausia, une jeune femme victime d’agression sexuelle, forcée de devenir mère dû à l’interdiction absolue de l’avortement au pays. Entourée de spécialistes en défense des droits humains, plus particulièrement en droits sexuels et reproductifs, je les ai écoutées attentivement exposer le cas de Fausia et demander que l’Etat du Honduras réponde de ses actes devant le Comité des droits humains de l’ONU.
Revenons quelques heures avant. Claudia, responsable des communications, et moi nous nous dirigeons vers le musée de la mémoire de Tegucigalpa, lieu de la conférence de presse. Comme Claudia organisait la conférence de presse, nous arrivons bien avant le début, ce qui lui permet de me montrer un petit peu le musée et de m’expliquer l’histoire du pays. Ce moment restera gravé dans ma mémoire, car Claudia a pris le temps de tout me montrer. J’ai pu poser beaucoup de questions sur le pays et apprendre des faits dont on ne parlerait probablement pas durant les heures de travail.
Quelques minutes avant que la conférence de presse ne commence, on me remet un foulard vert (couleur de l’espoir) à porter en guise de soutien à la cause. Sur celui-ci, est inscrit « Fausia x la salud de todas » (Fausia, pour la santé de toutes les femmes).
Lorsque la conférence commence, j’écoute attentivement chacune des personnes qui présente le cas, apportant des éléments différents selon leur spécialité. Le but recherché est que ces arguments servent non seulement à obtenir justice pour Fausia, mais également pour toutes les femmes du Honduras qui seraient confrontées à une situation similaire. C’est ce qu’on appelle, chez ASF Canada, un cas de « litige stratégique ».
Après les arguments juridiques, nous écoutons une vidéo avec le témoignage de Fausia. J’en ai la chair de poule. D’entendre sa voix, après celle de ses avocats, a donné une autre dimension à mon travail.
À la fin de la conférence, nous prenons une photo de groupe arborant nos foulards verts pour les réseaux sociaux. J’en profite pour discuter avec les personnes présentes et d’en apprendre davantage sur elles et sur les causes qu’elles défendent.
Malgré la pluralité des profils, tout le monde était réuni la même cause : « nous sommes là pour que plus aucune femme n’ait à vivre la même situation ».
Ce moment passé entourée de personnes qui partagent les mêmes valeurs, les mêmes convictions et les mêmes envies de défendre les victimes de violations des droits humains que moi, m’a enrichi tant sur le plan professionnel que personnel. Cela a confirmé ma passion pour la défense des droits humains à l’international et m’a procuré une motivation renouvelée pour travailler sur ces causes qui sont si chères à mes yeux.
Ce que je retiens surtout de cette première expérience sur le terrain, c’est l’accompagnement sans faille que j’ai eu de la part de ma collègue Claudia. Elle a tout mis en place pour que je sois à mon aise au sein de l’équipe.
Enfin, lorsque je revois cette photo, je vois cet engagement inouï dans le visage de toutes les personnes présentes. Elle me remplit de fierté d’exercer le droit et d’être coopérante volontaire chez ASF Canada.