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1 octobre 2021

Septembre 1957, François Duvalier, alias «Papa Doc», est élu à la présidence haïtienne. Autoproclamé Président à vie, il règne sur Haïti d’une main féroce et sanguinaire jusqu’à sa mort 14 ans plus tard. Son régime est caractérisé par des violations systématiques des droits humains, parmi les plus courantes: des persécutions, des détentions illégales, des exécutions sommaires, de la torture et des disparitions forcées. En 1971, son fils, Jean-Claude Duvalier, lui succède. «Bébé Doc» poursuit le régime de terreur établi par son père. Il est chassé du pouvoir, en 1986, par un important soulèvement populaire. Sa fuite vers la France marque la fin de la dictature duvaliériste, qui aura duré près de 30 ans.

 

Les «Tontons Macoutes», l’instrument de la répression

 

Les paramilitaires Volontaires de la sécurité nationale, couramment appelés «Tontons Macoutes», ont assuré au régime Duvalier père et fils le maintien du pouvoir. Ils ont sévi en enlevant et en faisant disparaître leurs opposants.

 

Les victimes, au centre d’un labyrinthe judiciaire

 

La chute du régime Duvalier marque le point de départ d’une longue quête de justice pour les victimes. Une première enquête sur Jean-Claude Duvalier est menée par l’État haïtien en 1986, mais n’aboutit pas. En 1999, l’affaire est renvoyée devant les tribunaux. Aucun procès n’aura lieu. Une nouvelle enquête est ouverte en 2008. Il faudra cependant attendre le retour en 2011 de Duvalier fils en Haïti pour voir l’appareil judiciaire s’activer. En 2012, la justice haïtienne rejette la possibilité de poursuivre l’ex-Président à vie pour crimes contre l’humanité. Dans un jugement historique, cette décision est infirmée en 2014 par la Cour d’appel de Port-au-Prince. Les détails de ce jugement sont expliqués et vulgarisés dans ce livret publié en 2020.

 

Aucune autre décision judiciaire n’a été rendue depuis cette date. Jean-Claude Duvalier est décédé le 4 octobre 2014 sans avoir été jugé.

 

L’affaire maintenant dans les plus hautes instances internationales

 

En septembre 2021, le Collectif contre l’impunité et Avocats sans frontières Canada ont déposé une pétition à la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH)  pour inciter la justice haïtienne à mener à terme l’affaire. Ce recours lance un appel à l’État haïtien à respecter ses obligations de lutter contre l’impunité. Son propos a été résumé dans le communiqué émis par les deux organisations.

 

L’impunité entraîne l’impunité

 

Plusieurs des maux qui déstabilisent la société haïtienne d’aujourd’hui, dont la corruption et l’impunité, puisent leurs sources dans le régime duvaliériste. L’affaire Duvalier peut contribuer au renforcement de la justice en Haïti. L’État de droit ainsi renforcé permet aux citoyen.ne.s de jouir de leurs droits humains fondamentaux.