Le procès d’Alvaro Uribe est un test pour l’État de droit en Colombie
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15 janvier 2021
La Plateforme de surveillance internationale*, à laquelle Avocats sans frontières Canada contribue activement, observe toujours le procès controversé de l’ancien président colombien Alvaro Uribe Velez.
L’influence considérable exercée par l’homme politique sur le pays continue de susciter des inquiétudes quant au respect de la neutralité du processus judiciaire qui le vise. Des inquiétudes corroborées par la Plateforme, qui a relevé certains éléments depuis le début du procès pouvant affecter l’intégrité des principes centraux de l’État de droit.
L’État de droit menacé en Colombie
À plusieurs occasions, depuis sa constitution en février dernier, la Plateforme a pu constater des actes hostiles à l’encontre de la magistrature lorsqu’elle adoptait des décisions contraires aux intérêts du pouvoir politique.
Ce contexte judiciaire défavorable à la représentation n’épargne pas le procès de l’ancien chef d’État. Des personnes impliquées dans le processus pénal ont malheureusement vu leur sécurité, leur intégrité personnelle et leur vie compromises. Pour la Plateforme, l’incapacité à garantir ces droits fondamentaux nuit fortement au déroulement de cette procédure pénale.
De même, la Plateforme remarque des sources d’influence externes pouvant corrompre la neutralité de la procédure. Elle répertorie notamment des interventions abusives par des branches du pouvoir public, qui demandent à la Cour suprême de justice des informations sur le cas sans avoir les compétences pour le faire. La Plateforme note également la mise en place de campagnes de dénigrement contre les actions de la Cour, semant le doute sur la légitimité de ses décisions.
Considérant ce qui précède, la Plateforme a formulé une série de recommandations au gouvernement colombien répondant à ces problématiques et visant à protéger l’État de droit.
Pour résumer, la Plateforme:
1 – Réitère la nécessité d’adopter des mesures visant à sauvegarder la preuve et les témoignages d’enquête qui seraient liées aux crimes internationaux;
2 – Insiste pour que la sécurité, l’intimité, l’intégrité personnelle et la vie de toutes les personnes qui participent à cette procédure pénale soient garanties;
3 – Demande de cesser toute ingérence indue dans les fonctions exclusives du pouvoir judiciaire de la part d’agents extérieurs.
Pour plus d’informations, consultez la lettre publique envoyée par la Plateforme internationale de surveillance aux autorités colombienne, disponible en espagnol ici.
* La Plateforme internationale de surveillance est constituée d’Avocats sans frontières Canada, du Washington Office on Latin America, de la National Lawyers Guild, de l’Observatorio Internacional de la Abogacia en Riesgo et de la Fundacion del Consejo General de la Abogacia Espanola.