Marta Pavlyshyn et Kateryna Shunevych ont arpenté, avec Avocats sans frontières Canada (ASFC), les capitales canadienne et québécoise entre le 17 et le 24 mai 2023 pour faire connaître la situation terrible des violences sexuelles en Ukraine, devenues une arme de guerre, depuis l’invasion totale de l’armée russe.
Reçues par des fonctionnaires, principalement d’Affaires mondiales Canada, et des membres du parlement, dont l’honorable David Lametti, les avocates ont levé un drapeau rouge devant l’importance d’agir maintenant et ont discuté des manières de prévenir ce type de violence.
L’appui apporté à la société civile ukrainienne est crucial, selon elles, pour répondre efficacement aux besoins des victimes et des personnes survivantes de violences sexuelles, mais aussi de justice, de manière générale. Le Congrès ukrainien canadien, qu’elles ont rencontré, abondait dans le même sens.
La société civile ukrainienne, en première ligne
Les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité se comptent aujourd’hui par dizaines de milliers en Ukraine. Si la situation continue de s’envenimer, c’est bientôt une centaine de milliers dont il faudra parler.
À l’heure actuelle, le Bureau du procureur général ukrainien enquête sur près de 200 cas de violences sexuelles liés au conflit. Un nombre bien inférieur aux cas réels perpétrés, comme le révèle le travail de l’association d’avocates ukrainiennes JurFem, à laquelle appartiennent Mmes Pavlyshyn et Shunevych.
La jeune association, qui regroupe 300 femmes issues de différents domaines du droit à travers le territoire ukrainien, s’est réorientée il y a deux ans pour participer à l’effort de guerre. De leurs initiatives, une ligne téléphonique d’urgence pour les personnes survivantes de violence, dont la popularité ne cesse, tragiquement, de s’accroître.
JurFem n’est pas la seule organisation de la société civile à s’être mobilisée depuis l’enclenchement du conflit. Ces dernières sont présentes en première ligne et offrent aux victimes le filet de sécurité nécessaire à l’exercice de la justice.
Une solidarité canado-ukrainienne ressentie
Le Canada est un allié de longue date du peuple ukrainien et s’est présenté en figure de proue de la justice internationale depuis le début du conflit. Une volonté qui s’est incarnée de manière tangible durant la tournée de JurFem au pays.
Les équipes du Programme pour la stabilisation et les opérations de paix (PSOP) et de Femmes, paix et sécurité, se sont montrées attentives aux mesures à prendre pour freiner les violences sexuelles, qui touchent, particulièrement les femmes.
La communauté juridique a offert le même accueil, permettant la rencontre extraordinaire du juge en chef du Canada, le très honorable Richard Wagner, mais aussi celle du Barreau du Québec.
L’Ukraine façonne à l’heure actuelle le droit international. Un chantier de taille, qu’elle ne peut espérer achever seule.