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8 mai 2023

Raichatou Wallet, vice-présidente de l'Association TEMEDT, devant les missions permanentes des Nations Unies à Genève © UPR Info

Les recommandations émises par l’Association TEMEDT, un partenaire d’Avocats sans frontières Canada (ASFC), pour endiguer la pratique de l’esclavage par ascendance ont été soulevées par plusieurs États lors de la quatrième évaluation du Mali à l’Examen périodique universel (EPU). Il s’agit d’une reconnaissance importante pour les victimes de cette pratique et qui favorise le respect de l’État de droit.

 

Le Congo, le Chili, les États-Unis, Angola, le Mexique, la Norvège, le Niger, la Corée du Sud, la Slovénie, l’Algérie et le Burundi ont tous recommandé au Mali de prendre les mesures nécessaires pour criminaliser l’esclavage sous toutes ces formes, à travers notamment, l’adoption d’une loi sur l’esclavage par ascendance et les pratiques assimilées.

 

D’après une étude réalisée par l’Association TEMEDT en 2021, le nombre d’esclaves au Mali serait d’environ 800.000. Les cinq dernières années, 3000 personnes ont fui vers l’est du pays afin d’échapper aux violences liées à l’esclavage par ascendance, selon les chiffres officiels. Les ONG, qui travaillent sur le terrain, en dénombrent beaucoup plus.

 

L’absence de loi criminalisant sa pratique n’offre aucun recours véritable et spécifique aux victimes. Pour cause, les juridictions maliennes agissent seulement sur les violences physiques ou sexuelles qui en découlent et qui sont constitutives en elle-même de crimes ou de délits.

 

L’adoption d’une loi sur l’esclavage par ascendance et les pratiques assimilées sera ajoutée à titre de recommandation dans le rapport final que le Conseil des droits de l’homme remettra à l’État malien pour l’encourager à faire avancer la cause des victimes avant son prochain examen, prévu dans 4 ans.

 

La participation de la société civile malienne a pesé dans la balance

 

L’Association TEMEDT s’est rendue à Genève le 4 avril dernier, avec le soutien d’ASFC, pour prendre part à la pré-session de l’EPU et sensibiliser les missions permanentes des Nations Unies à la situation grave des victimes d’esclavage par ascendance.

 

Dans sa déclaration, l’organisation a plaidé pour que l’État malien prenne des mesures concrètes afin de protéger et réparer les victimes de cette pratique en adoptant un cadre juridique approprié, notamment l’adoption d’une loi contre l’esclavage par ascendance et les pratiques assimilées.

 

Cette recommandation apparaissait également dans un rapport alternatif sur la situation des droits humains au Mali, rédigé par la société civile malienne avec l’appui d’ASFC. Ce rapport a été déposé au Conseil des droits de l’homme et transmis aux missions permanentes à l’occasion de l’EPU.

 

Le soutien technique et financier qu’ASFC apporte à l’Association TEMEDT pour protéger et promouvoir les droits humains, la consolidation de la paix et le développement, spécifiquement sur la question de l’esclavage par ascendance au Mali, s’inscrit dans le cadre de son projet « Appui à la justice et à la paix au Mali » ou JUPAX, qu’elle met en œuvre au Mali grâce au soutien d’Affaires mondiales Canada.