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2 avril 2020

Avocats sans frontières Canada (ASFC) salue la tenue de la troisième audience publique de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation du Mali (CVJR) qui se tiendra le samedi 3 avril. Cette troisième audience portera sur les disparitions forcées commises au cours des crises qui se sont succédées depuis l’indépendance du pays en 1960.

 

Ces audiences publiques, qui ont débuté en 2019, ne visent pas à établir les responsabilités des auteurs, mais plutôt à offrir aux victimes l’occasion d’exprimer leur souffrance et d’instaurer un dialogue national sur les graves violations des droits humains qu’elles ont subies. Elles contribuent à faire connaître la vérité et à jeter les bases de la réconciliation nationale.

 

Qu’est-ce que sont les disparitions forcées?

 

Les disparitions forcées visent les cas d’enlèvement, de séquestration, ou d’arrestation faits par l’État ou avec sa complicité, et sans que la position de la victime ou quelconque information ne soit communiquée à ses proches, privant la personne de la protection de la loi.

 

En ciblant le plus souvent les critiques du pouvoir établi, les disparitions forcées menacent l’intégrité du débat public et le processus de recherche de la vérité, en plus d’infliger des souffrances terribles aux victimes et aux familles qui doivent également composer avec la perte d’une source importante de revenus.

 

En muselant les discours et les actions qui remettent en question le statu quo, elles ont un impact sur le droit de la population à être bien informée. En réduisant le champ du débat citoyen, elles contribuent à imposer un climat de terreur et des peurs de représailles.

 

Dans le cadre de l’audience, et avec l’objectif d’inclure un plus grand nombre de victimes, la CVJR a choisi d’élargir la définition donnée par le droit international aux cas de disparitions qui seraient causées par les groupes armés ou politiques.

 

Quel est le rôle des audiences publiques?

 

ASFC rappelle que les audiences publiques constituent un moyen de sensibilisation des populations aux conséquences des violations des droits humains.

 

En ce sens, ASFC souhaite l’État du Mali et ses partenaires accompagnent davantage les travaux de la CVJR, dont la finalité est de proposer des recommandations visant à garantir la non-répétition des violences et l’adoption de mesures de réparations.

 

ASFC a fourni un appui technique pour délimiter la définition et les implications du crime de disparition forcée. Cet appui a facilité la sélection des victimes en vue de l’audience, a contribué à la vulgarisation du concept de disparitions forcées auprès du public. Il a permis d’aider les représentants des médias qui seront présents à mieux cerner les enjeux soulevés.