La Commission d’enquête internationale démontre l’urgence d’intensifier la lutte contre l’impunité au Mali
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23 février 2021
Avocats sans frontières Canada (ASFC), l’Association malienne des droits de l’Homme (AMDH) et la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) tiennent à souligner la publication, le 2 février dernier, du rapport d’enquête de la Commission d’enquête internationale (CEI) portant sur les allégations de graves violations des droits humains commises au Mali depuis le début de la crise en 2012.
Nos organisations sont disposées à collaborer pour mettre en œuvre les recommandations qui permettront d’accroître l’accès à la justice, de mieux protéger les victimes et de renforcer la lutte contre l’impunité au Mali.
«Nous nous réjouissons que les recommandations formulées dans le rapport fassent écho à celles que la société civile adresse aux autorités nationales depuis maintenant près de 10 ans. La Commission vise juste en rappelant que la lutte contre l’impunité doit être une priorité absolue et qu’elle est fondamentale pour favoriser la paix et la réconciliation. Elle vise juste en réaffirmant la responsabilité de l’État d’enquêter sur les faits, de traduire en justice et de sanctionner les auteurs d’abus et de violations graves des droits de l’homme et de crimes internationaux.»
Me Pascal Paradis, directeur général d’ASFC
Cette analyse en profondeur du système judiciaire malien permet de saisir l’ampleur des lacunes en matière d’accès à la justice pour les victimes et leurs familles depuis le début de la crise en 2012. La prise en charge des victimes et la lenteur, voire l’absence, de poursuites entamées contre les auteurs des crimes les plus graves, sont préoccupantes.
«Nous déplorons le manque de soutien pour les victimes qui font face à un système judiciaire qui ne les protège pas. De sa création à nos jours, la Commission vérité, justice et réconciliation (CVJR) estime avoir reçu 19 000 dépositions de victimes. Le rapport de la CEI nous met en face de la réalité que la plupart de ces victimes attendent toujours la justice, en vain.»
Me. Moktar Mariko, président de l’AMDH
Rappelant que l’application du droit des victimes à la vérité, à la justice, au procès équitable et à des mesures de réparation doit être assurée par l’État du Mali en toutes circonstances, ASFC, l’AMDH et la FIDH invitent la communauté internationale et les partenaires du Mali à soutenir les efforts du gouvernement malien en faveur de la mise en œuvre des recommandations de la CEI et renouvellent leur entière disponibilité à accompagner les initiatives de l’État, en vue d’améliorer le respect des droits humains et de l’État de droit.
*Ce projet est mis en œuvre avec le soutien financier de l’Union européenne.