• Témoignages

13 avril 2021

Enlèvements, séquestrations, actes de torture, disparitions forcées…

 

Mopti, Gao, Kidal, Tombouctou, Bamako…

 

1962, 1980, 1991, 2012, 2015, 2020… et maintenant.

 

Il y a à peine 10 jours, 14 nouvelles victimes de la crise au Mali se sont exprimées à l’occasion de la troisième audience publique de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation. Une audience transmise en direct, qui a abordé de front l’enjeu très sensible des disparitions forcées.

 

Humanité, transparence, responsabilité et inclusion

 

« Les récits et les histoires des victimes sont uniques, mais visent à révéler le caractère systémique de la pratique des disparitions forcées au Mali depuis l’accession à l’indépendance du pays en 1960. Je ne peux pas faire le deuil, car je n’ai pas retrouvé le corps de mon mari. Je vous exhorte à employer tous les moyens pour le retrouver »

 

Témoin 3

 

« Nous voudrions que l’armée malienne cesse l’amalgame. Nous voudrions que l’État malien prenne ses responsabilités. Nous voudrions que l’armée malienne traite toutes les communautés sur le même pied d’égalité. »

 

Témoin 2

 

« Je veux que la situation que nous avons connue ne se répète plus. Que l’armée malienne soit une armée protectrice et non une armée qui répand la terreur et extermine les populations. »

 

Témoin 3

 

Pour la troisième fois, les victimes ont exprimé leur part de vérité, leurs souffrances et émis des recommandations courageuses afin de permettre de surpasser les clivages, de franchir une étape de plus vers la réconciliation, de favoriser la paix et de réécrire l’histoire de leur pays.

 

La coopération internationale au service des victimes

 

Bien souvent dans les contextes de violences massives comme les disparitions forcées, l’appareil judiciaire n’est pas en mesure de reconnaître la réalité des souffrances et des préjudices subis par les victimes.

 

Avocats sans frontières Canada (ASFC) est fière de participer à la préparation des audiences, notamment grâce à son appui juridique et technique pour la formation des membres de la CVJR, des journalistes et des organisations de la société civile. ASFC organise le transport des témoins, la mise à disposition de l’interprétation simultanée et l’appui psychologique nécessaire pour que les victimes puissent livrer leur récit de manière compréhensible et structurée.

 

En plaçant les victimes au cœur des audiences publiques, cela facilite la mise en lumière des événements du passé et favorise la guérison des plaies.