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28 mars 2024

Delia Cristea, présidente du conseil d'administration d'Avocats sans frontières Canada

Elle a grandi en Roumanie sous la dictature communiste et avait neuf ans lorsque la révolution s’est emparée des rues de Bucarest. Elle est aujourd’hui présidente du conseil d’administration d’Avocats sans frontières Canada et défend les droits des femmes.

 

Décembre 1989. Delia Cristea avait neuf ans, mais se souvient très bien de ces jours historiques, même si elle n’en saisissait pas les implications politiques à l’époque. Dans les rues de la capitale roumaine, les manifestations, la foule qui crie, réclame la chute du régime communiste, les chars sur les places publiques, les coups de feu, les morts, les blessés et la fuite du «conducădor» Nicolae Ceaușescu et de sa femme Elena. Le couple sera jugé en direct à la télévision, plus tard exécuté, au terme d’un procès expéditif et hors des normes de l’État de droit.

 

La Roumanie fait partie des pays d’Europe de l’Est à s’être débarrassée de la dictature communiste, happée par l’Histoire et le raz de marée provoqué par la chute du mur de Berlin. Le régime aura durée plus de 40 ans, privant au passage ses citoyen.ne.s des droits fondamentaux à la vie, à la sécurité et à la liberté d’expression.

 

L’adolescence de Me Cristea concorde avec la lente transition du totalitarisme à la démocratie. À la fin de sa scolarité, elle fait des études en droit et obtient son diplôme de l’Université de Bucarest et de la Sorbonne à Paris, puis elle poursuit ses études à l’Université McGill à Montréal.

 

Elle affirme qu’à l’époque «le droit [lui] paraissait (et c’est toujours le cas aujourd’hui) l’unique point de basculement entre société et chaos, et le seul outil pour nous protéger contre la tentation collective du totalitarisme». Aujourd’hui, le droit peut protéger les acquis et générer de nouvelles percées en matière de droits humains.

 

La discrimination à l’encontre des femmes est la question qui lui tient le plus à coeur: elle nous encourage tous et toutes à lutter contre les violences basées sur le genre et la discrimination de genre sous toutes ses formes.

 

«Malgré des avancées, l’égalité des genres est toujours menacée dans plusieurs pays. Une partie des progrès acquis au XXe siècle est [actuellement] remise en cause », déplore-t-elle.

 

Aujourd’hui, à titre de présidente du conseil d’administration d’ASF Canada, Me Cristea est fière du travail accompli par l’organisation en faveur des droits humains, notamment des droits des femmes, depuis plus de vingt ans. Garantir les droits humains dans les pays en situation de vulnérabilité est une mission de taille. ASF Canada a besoin, pour cela, de l’appui de toutes celles et de tous ceux qui veulent agir.

 

«Mes enfants et moi-même jouissons librement de [nos] droits au Canada. Je le ressens comme un privilège. Je suis néanmoins consciente que ce dernier est le fruit d’un combat qui a coûté cher aux anciennes générations. Et, qu’avec un tel privilège, vient aussi une responsabilité.»

 

Le soutien peut prendre différentes formes: s’engager comme coopérant.e volontaire, offrir son expertise sous forme de services pro bono, faire un don ou simplement sensibiliser son entourage à l’importance des droits humains.

 

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