• Témoignages

21 octobre 2022

« J’ai contracté le choléra en m’occupant de mon mari qui, malheureusement, n’a pas survécu. »

 

Cette membre de l’Association des victimes du choléra de Carrefour – une commune haïtienne dans l’arrondissement de Port-au-Prince, la capitale – vit avec des séquelles permanentes de la maladie. Les tremblements, maux de tête et douleurs corporelles provoquées par l’infection ont limité ses capacités à travailler et la privent de revenus essentiels à la subsistance de sa famille.

« Sans activités génératrices de fonds, il est difficile de répondre aux besoins de mes enfants. Ma vie n’est plus la même. »

Avocats sans frontières Canada, qui soutient et accompagne plusieurs regroupements de victimes du choléra, a pu constater les conséquences dévastatrices de l’infection, mises en lumière dans son documentaire « Le combat des victimes ».

 

Pour beaucoup – voire la majorité – les maux de l’infection dépassent l’état physique. Une membre du Mouvement des personnes victimes du choléra (MOMVIK, en créole haïtien) confie avoir été choquée par les conditions qu’offrent les centres de traitement de la maladie.

 

« Tous les malades étaient dans la même salle. Il n’y avait pas d’intimité. Tout le monde pouvait voir certaines parties de mon corps. Cela me mettait mal à l’aise. »

 

Les deux membres rencontrées exigent justice pour les préjudices vécus. Le choléra a été introduit en Haïti par des Casques bleus onusiens. Bien que les deux parties se soient rencontrées à l’occasion de la 10e commémoration des victimes depuis son introduction, facilitée par Avocats sans frontières Canada, aucune réparation n’a été octroyée aux victimes. La publication « Comment répondre aux besoins des victimes du choléra » va de l’avant en recommandant qu’elles soient réparées.

 

Haïti connaît à l’heure actuelle une résurgence des cas de choléra, qui s’élevaient déjà à plus de 800 000.