• Actualités

17 juin 2022

« Mon cher bourreau (…) je vous dis que mon heure de revanche a sonné, car parler à cette audience (…) me guérit plus que n’importe quelle thérapie »

 

Représentante des victimes présentes aux audiences publiques

 

Samedi le 11 juin 2022 à Bamako, Avocats sans frontières Canada (ASFC) a assisté avec un grand intérêt à la cinquième audience publique de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR), qui donnait la parole à des femmes victimes de violences sexuelles et des enfants victimes de conflits armés.

 

ASFC est fière d’appuyer financièrement et sur le plan technique la participation des victimes à cette audience publique – et aux précédentes audiences – afin de leur donner l’opportunité de partager leurs souffrances avec l’opinion nationale et internationale. Cet appui à la CVJR s’inscrit dans le cadre du projet «Appui à la justice et la paix» au Mali (JUPAX), mis en œuvre grâce au soutien financier de Affaires mondiales Canada.

 

C’est avec une grande émotion que l’équipe d’ASFC a écouté les témoignages poignants des 12 victimes.

 

« J’ai subi un viol collectif devant mon mari et mon fils de 15 ans en 2012 pendant l’occupation et depuis ce jour, ce dernier  ne me adresse plus la parole et s’est même éloigné de la maison… »

 

Témoin #1

 

Parmi les victimes, un enfant de 12 ans atteint d’une balle perdue à l’âge de 4 ans pendant qu’il jouait au football avec ses amis. Il a dû être amputé de sa jambe, faute de n’avoir pas été pris en charge à temps.

 

Le président de la CVJR, Ousmane O. SIDIBE, a déclaré que maintenant que l’État est de retour dans ces zones (Tombouctou et Gao), les auteurs de ces actes doivent être recherchés et traduits en justice.

 

Les atrocités vécues par les victimes ont non seulement eu des conséquences physiques et psychologiques, mais, en plus, ont poussé la grande majorité d’entre elles dans une situation de précarité extrême. L’appel à mobilisation de la CVJR doit être entendu pour que les forces vives du Mali rejettent la violence sous toutes ses formes et s’engagent à y mettre fin.

 

ASFC encourage la CVJR à poursuivre ses travaux d’élaboration de son rapport final qui relèvera toutes les recommandations issues de toutes les audiences publiques pour permettre une meilleure réparation des victimes des conflits de 1960 à nos jours à travers la politique de réparation en adoption au Conseil National de la Transition.