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5 octobre 2023

Le Réseau National de Défense de Droits Humains (RNDDH), le Collectif d’Avocat.e.s Spécialisé.e.s en Litige Stratégique de Droits Humains (CALSDH) et Avocats sans frontières Canada (ASFC) ont publié au début du mois d’octobre 2023 un rapport sur la situation des personnes déplacées en Haïti, lequel démontre l’insuffisance des mesures prises par les autorités étatiques à venir en aide aux victimes des violences perpétrées par les gangs armés.

 

Entre 2018 et août 2023, le peuple haïtien a été confronté à 24 massacres et attaques majeurs. Étalées, cela représente une tragédie tous les trois mois, causant le déplacement forcé de centaines de milliers de personnes, révèle le rapport.

 

L’hostilité des milieux auxquels sont assujetties les personnes déplacées les encourage à retourner chez elles au péril de leur vie. Une assistance et protection minimes ou inadéquates ont été déployées pour leur venir en aide, violant notamment leurs droits à la résidence, à la sécurité et à la vie.

 

« Nous parlons aujourd’hui de centaines de milliers d’Haïtiennes et d’Haïtiens qui fuient la violence des gangs armés. Sans action concrète, demain, ce sera plus. La situation est critique et ce rapport sonne l’alarme. », croit Taïna Noster, directrice Haïti d’Avocats sans frontières Canada.

 

L’année dernière, toujours selon le rapport, les conditions de vie et d’hébergement, déjà très précaires, de la population déplacée interne ont continué de se détériorer. La majorité des personnes déplacées n’a pas accès aux services de base et se trouve sans moyen de subsistance pour répondre à leurs besoins, ce qui va à l’encontre du droit à un niveau de vie suffisant.

 

Le dysfonctionnement actuel du système de justice en Haïti offre peu d’espoir aux personnes déplacées d’obtenir réparation. Comme l’indique le rapport, de nombreux chefs de gangs, dont la responsabilité alléguée dans différents actes de violence semble connue des autorités, ne sont ni recherchés par la Police nationale haïtienne (PNH), ni poursuivis par la justice. Le premier trimestre de 2023, en comparatif à 2022, a été marqué par une hausse des assassinats, de personnes blessées et d’enlèvements. 2 millions de personnes sont en besoin de protection, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies.

 

Néanmoins, les faits démontrent que la PNH ne dispose pas du matériel et des effectifs nécessaires pour faire face aux gangs armés. En 5 ans, 26 commissariats et sous-commissariats ont été attaqués et sont tombés sous le contrôle des bandits armés. Seulement entre janvier et mars 2023, 22 policiers ont été tués.

 

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