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25 mars 2021

En Colombie, Avocats sans frontières Canada (ASFC) a clôturé deux années de travail auprès des femmes démobilisées présentes dans les zones de réinsertion de Tierra Grata et de La Carmelita. Deux années à travailler avec elles, pour elles, afin qu’elles puissent revendiquer la place qui leur revient dans la reconstruction de leur pays.

 

Les cinquante ans de conflit armé, les millions de morts et les atrocités vécues de part et d’autre durant cette période rendent la réconciliation difficile. Mais pas moins nécessaire.

 

Grâce à l’appui du gouvernement du Québec, à travers le Programme québécois pour le développement international, ASFC a pu travailler à panser les blessures laissées par la guerre d’une centaine de femmes qui l’ont vécue de près.

 

Qu’avons-nous fait?

 

Le droit de se réconcilier

 

Le projet « Accès à la justice transitionnelle et réinsertion des femmes démobilisées en Colombie » a donné aux femmes qui combattaient autrefois pour les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) la possibilité de prendre en main leur réinsertion et l’accompagnement nécessaire à se réconcilier avec leur pays.

 

La totalité des femmes démobilisées qui ont pris part aux différentes activités proposées par ASFC juge aujourd’hui être mieux outillée pour exiger le respect de leurs droits. Des outils technologiques ont en ce sens été développés pour faciliter leur accès à la justice, difficile en territoire rural.

 

L’accompagnement juridique dont elles bénéficient a permis d’identifier une vingtaine de cas de violations graves des droits humains liées entre autres à des violences sexuelles. Des 46 femmes impliquées, 30 d’entre elles ont obtenu un jugement favorable devant les tribunaux.

 

En s’appropriant leurs droits, ces femmes peuvent participer activement à la vie citoyenne, ce qu’elles ont fait en mettant sur pied une campagne de sensibilisation contre les violences basées sur le genre. Ce n’est pas tout.

 

Qu’avons-nous accompli?

 

Des avancées notables et d’autres encore possibles

 

Un travail fondamental de sensibilisation a été mené auprès des autorités publiques sur l’importance de respecter le processus de réinsertion des femmes démobilisées et dans le but de mettre fin à leur stigmatisation. Des lieux d’échanges entre elles, leurs proches et des institutions clés de la justice colombienne, dont le procureur général du pays, ont permis une compréhension mutuelle des enjeux liés à leur condition.

 

De ces efforts est née une Politique publique d’égalité entre les genres dans le département du Putumayo, construite collectivement par les femmes démobilisées, des femmes de la région et des institutions compétentes. Un Rapport de suivi de la mise en œuvre des mesures de genre dans la réintégration des femmes démobilisées aux institutions nationales et internationales a aussi été publié.

 

Ce dialogue maintenant vivant démontre que la coopération québécoise, à travers ses projets, a les capacités nécessaires pour générer des changements importants.