• Communiqués de presse

14 juin 2023

Avocats sans frontières Canada (ASFC) est profondément préoccupée par les enlèvements et séquestrations de journalistes au cours des derniers mois au Mali. Ces actes portent atteinte à leurs droits humains fondamentaux, au droit de la population à recevoir de l’information, et participent au rétrécissement de l’espace civique. ASFC invite les autorités judiciaires à ouvrir des enquêtes sur ces incidents malheureux.

 

Entre janvier et fin avril 2023, 3 journalistes ont été enlevés à travers le pays par des hommes armés non identifiés: Sory KONÉ, Directeur de la Radio Danaya de Souba (26-01-2023 à Ségou); Aliou TOURÉ, Directeur de publication du journal le Démocrate (06-04-2023 à Bamako) et Idriss Martinez KONIPO, Directeur de la page Mediatik TV(28-04-2023 à Bamako). Le premier ne répond toujours pas à l’appel.

 

Dans une communication publique, Idriss Martinez KONIPO a attiré l’attention de l’État sur ces enlèvements étranges et à la suite desquels les victimes ne veulent pas parler et encore moins dénoncer. Il n’a pas fait référence aux causes de son propre enlèvement.

 

ASFC est consternée, alors que les victimes sont connues, qu’aucune enquête n’ait été ouverte, à ce jour, pour poursuivre les auteurs de ces violations graves des droits humains, qui constituent des infractions prévues et punies par le Code pénal du Mali.

 

L’organisation rappelle à l’État malien que le droit à la liberté et à la sécurité des personnes, et les libertés d’expression, d’opinion et de presse sont des droits et libertés fondamentaux garantis par les articles 1er, 4 et 7 de la Constitution du Mali, ainsi que par les articles 6 et 9 de la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, et les articles 9 et 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques auxquels le Mali a adhéré.

 

Le Mali, en ratifiant ces traités internationaux relatifs aux droits humains, s’est engagé notamment à entreprendre des actions positives pour protéger les personnes sous sa juridiction contre toute atteinte à leurs droits consacrés par ces traités. Cela inclut les journalistes.

 

Les journalistes sont des acteurs et actrices incontournables à l’exercice des libertés d’expression, d’opinion et de presse. Leur profession doit pouvoir être pratiquée en toute indépendance et sécurité.

 

L’État malien doit prendre les mesures nécessaires pour protéger les membres de la presse, à commencer par l’ouverture d’enquêtes impartiales et effectives pour les cas d’enlèvements et de séquestration de journalistes répertoriés.