Chaque année, des centaines d’avocats-e-s engagé-e-s dans la défense des droits humains sont persécuté-e-s, menacés-es et tué-e-s en raison de leur métier. Il s’agit là d’un danger qu’elles et ils continuent de braver au nom de la justice.
En cette Journée de l’avocat-e en danger, Avocats sans frontières Canada (ASFC) souligne les sacrifices des défenseur-e-s des droits humains dans la poursuite d’un monde plus juste, plus inclusif et plus démocratique et rappelle que de s’en prendre aux avocat-e-s n’est pas seulement une atteinte à leurs droits fondamentaux, mais une attitude qui menace l’État de droit.
Depuis 20 ans maintenant, ASFC soutient et accompagne des défenseur-e-s des droits humains aux quatre coins de la planète pour faire avancer leur mission.
Les juges, avocat-e-s et juristes afghan-e-s seul-e-s face aux dangers
Le retour des Talibans au pouvoir en Afghanistan annonce le pire pour les avocat-e-s et les juristes afghan-e-s. En reprenant les rênes du gouvernement, les Talibans héritent de l’accès aux dossiers personnels et professionnels de 2 500 avocat-e-s et employé-e-s du système judiciaire, exposant ces dernier-e-s à des représailles, y compris de la part de leurs combattants qui avaient été incarcérés pour leurs faits d’armes. Comme tou-te-s ceux et celles qui travaillaient hier à faire de l’Afghanistan un pays pleinement respectueux des droits humains de l’ensemble de ses citoyen-ne-s, ces professionnel-le-s du droit craignent aujourd’hui pour leur vie.
En novembre dernier, les Talibans ont mis sous leur coupe l’Association indépendante du barreau afghan (AIBA), qui jouissait jusqu’alors d’autonomie face au pouvoir exécutif. Le Secrétaire général des Nations Unies a condamné cette action, qui contrevient aux Principes de base relatifs au rôle du barreau, lesquels stipulent que « les avocats [doivent pouvoir] s’acquitter de toutes leurs fonctions professionnelles sans entrave, intimidation, harcèlement ni ingérence indue ».
Les juges et avocates afghanes sont les principales victimes de cette persécution. Privées de l’espace public, plus de 200 femmes ne peuvent plus exercer leur profession légitime d’avocate. Celles qui ont œuvré à la défense des droits des enfants et des droits des femmes, notamment dans des cas de mariages forcés et d’isolement forcé, sont particulièrement menacées, certaines même tuées.
ASFC soutient l’importance de ne pas oublier ces professionnelles du droit, qu’elles se trouvent toujours en Afghanistan ou plutôt dans des camps de réfugiés. En août 2021, elle a lancé un appel à protéger les défenseures des droits humains et les juristes afghanes, qui a été soutenu par plusieurs membres de la communauté juridique canadienne.
En cette importante journée, elle réitère cet appel à la solidarité et demande au gouvernement canadien de déployer les ressources nécessaires pour protéger les avocat-e-s et juristes afghan-e-s.