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1 novembre 2024

La délégation d’Avocats sans frontières Canada, au lancement de la 81e session de la Commission africaine des droits de l'homme le 17 octobre 2024, à Banjul, en Gambie.

Avocats sans frontières Canada était en Gambie, du 13 au 21 octobre 2024, pour participer à la 81e session de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples et au 79e Forum de participation des ONG qui la précède. Sa présence, accompagnée de partenaires du Mali, du Bénin et du Burkina Faso, visait à placer au cœur des préoccupations continentales les droits des femmes, en particulier les enjeux relatifs aux violences basées sur le genre et aux droits sexuels et reproductifs.

 

Dans l’heure qui suit, et pour toutes celles qui suivront, plus de cinq femmes seront tuées par un membre de leur propre famille dans le monde. Tout aussi loin des cibles fixées pour 2030 par l’objectif de développement durable 3 des Nations Unies, 1 fille sur 8 est violée ou agressée avant sa majorité. Le continent africain est malheureusement un chef de file.

 

Les projets JUPAX (Appui à la Justice et à la paix au Mali) et PLURIELLES (Renforcer la santé et les droits sexuels et reproductifs au Bénin, au Burkina Faso et au Mali) que nous mettons en oeuvre et auquel nous collaborons, grâce au soutien financier d’Affaires mondiales Canada, ont permis de lever en partie le voile sur l’étendue des besoins en Afrique de l’Ouest. Également, d’ouvrir la voie à des stratégies innovantes à dupliquer pour une pleine réalisation des droits humains des femmes et enrayer l’impunité.

 

L’éducation aux droits humains pour façonner un futur juste

 

Le Forum de participation des ONG, qui se tient à Banjul, offre un cadre pour coordonner et renforcer le plaidoyer de droits humains en favorisant une collaboration efficiente entre les organisations actives sur le territoire africain. En prenant part à sa 79e édition, du 13 au 15 octobre 2024, ASF Canada et 4 de ses partenaires souhaitaient notamment mettre à l’agenda la condition actuelle de la femme africaine et proposer une démarche pour lui assurer un avenir libre de violences et respectueux de ses droits humains.

 

Le panel que nous avons organisé a cédé la parole aux parties prenantes des projets JUPAX et PLURIELLES. Les personnes représentant l’Association pour le Progrès et le Droit des Femmes (APDF), le Centre d’assistance et de promotion des Droits Humains (CAPDH), le Centre d’Information et de Formation en matière de Droits Humains en Afrique (CIFDHA) et le Centre d’Etude et de Recherche-Action pour un Développement Intégré Durable (CERADID) ont donné des exemples concrets, basés sur leur expérience, de comment l’éducation aux droits humains peut jouer un rôle prédominant dans les transformations sociales en plaçant les femmes au centre des discussions qui les concernent.

 

Le panel « Éducation aux droits humains et autonomisation des personnes en situation de vulnérabilité en Afrique », organisé le 13 octobre 2024 dans le cadre du Forum de participation des ONG.

 

L’éducation aux droits humains, dans une approche d’autonomisation par le droit des femmes et des adolescentes africaines, permet d’améliorer leurs conditions de vie, combattre les inégalités auxquelles elles sont soumises, obtenir justice pour les violations de leurs droits et transformer leur société. En prenant connaissance de leurs droits fondamentaux, en réalisant ceux dont elles sont privées et en constatant les perspectives qui s’offrent à elles pour remédier à la situation, les femmes et les adolescentes ont tous les outils pour devenir des actrices de changement et corriger les situations d’injustice. Elles peuvent revendiquer leurs droits, comme Aminata l’a fait, et ainsi lutter contre les violences basées sur le genre et faire la promotion de leurs droits sexuels et reproductifs.

 

Une collaboration bénéfique pour toutes

 

La 81e session ordinaire de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP), qui s’est tenu juste après, du 17 au 21 octobre 2024 à son siège, aussi à Banjul, a été l’occasion pour nos partenaires d’élever leur voix devant les Commissaires et représentant.e.s des États pour que soient considérés comme prioritaires les enjeux de violences basées sur le genre et ceux liés aux droits sexuels et reproductifs.

 

ASF Canada et ses partenaires de l’APDF et du CAPDH discutent avec l’Honorable Remy Ngoy Lumbu, Président de la CADHP, rapporteur spécial sur les Défenseurs des droits de l’Homme et responsable du Mali.

 

Les trois déclarations faites devant la CADHP par la délégation d’ASF Canada ont alerté, entre autres, sur les sérieux obstacles qui limitent la pleine jouissance des droits en matière de santé sexuelle et reproductive; et les causes profondes et les enjeux relatifs à la persistance des violences basées sur le genre au Burkina Faso, au Mali, au Bénin et en République démocratique du Congo. Elles ont également fait des recommandations pertinentes pour répondre efficacement à ses défis.

 

Des rencontres avec des commissaires et d’autres parties prenantes ont été l’occasion pour ASF Canada et ses partenaires de souligner l’importance d’une synergie d’action entre ses différents acteurs nationaux et régionaux, en vue de garantir un meilleur respect des droits des femmes sur le continent. Cela en conformité avec la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples; et du Protocole de Maputo, notamment.

Active depuis 20 ans sur le continent africain, ASF Canada et ses partenaires ont développé une expertise extensive, et ancrée dans les réalités culturelles, des droits sexuels et reproductifs et de lutte contre les violences basées sur le genre, laquelle est mise à profit à l’heure actuelle à travers 2 projets de coopération internationale et deux collaborations.

 


 

Nos actions

 

Le projet JUPAX vise à renforcer le pouvoir des femmes, des filles et des personnes en situation de vulnérabilité afin qu’elles transforment leurs droits humains en réalité dans une perspective d’égalité des genres, de la transformation des relations de pouvoirs, de réconciliation et de paix au Mali.

 

Le projet PLURIELLES, mis en œuvre en consortium avec les organisations SOCODEVI et Santé, vise l’exercice accru des droits relatifs à la santé par l’amélioration de la qualité, l’accès et la demande de services adaptés en santé et droits sexuels et reproductifs au Bénin, au Burkina Faso et au Mali.