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22 février 2024

Le Mali fait face à une insuffisance persistante d’acteur.rice.s judiciaires, particulièrement des avocat.e.s et des magistrat.e.s; à cela s’ajoute leur répartition inégale au profit de la capitale, Bamako. Cette situation contribue au dysfonctionnement de la justice malienne, accentuée avec l’accroissement des contentieux de tous ordres, associés à la crise multisectorielle que le pays traverse. Le besoin d’augmenter le nombre d’actrices et d’acteurs de la justice pour couvrir l’ensemble du territoire est urgent.

 

Depuis 2012, particulièrement, le Mali est le théâtre de nombreux conflits armés non internationaux et de crises multisectorielles faisant de la population civile la première victime. De nombreuses violations de droits humains sont commises à l’encontre des personnes civiles, notamment les femmes, les filles et les autres personnes en situation de vulnérabilité. Ces violations prennent la forme, entre autres, de meurtres, de détentions arbitraires, d’enlèvements, d’enrôlements de mineurs, de viols et autres formes de violences sexuelles, d’actes de torture, de traitements cruels, inhumains ou dégradants; et sont parfois constitutives de crimes internationaux. Elles constituent des infractions en vertu du Code pénal malien.

 

L’État malien peine à lutter efficacement contre l’impunité relative à ces violations. Cela s’explique notamment par la présence limitée de l’administration sur une grande partie du territoire national, se traduisant en particulier par une faible présence des professionnels du droit tels que les avocat.e.s et magistrat.e.s dans certaines zones du pays.

 

En 2021, le Mali comptabilisait 528 magistra.t.e.s et 301 avocat.e.s pour une population qui dépasse les 20 millions et le second plus grand territoire des pays de l’Afrique de l’Ouest.

 

Avocats sans frontières Canada, à travers son projet «Appui à la justice et à la paix au Mali», JUPAX, financé par Affaires mondiales Canada, vise à favoriser l’autonomisation par le droit des femmes, filles et autres personnes en situation de vulnérabilité, notamment par le renforcement de l’accès à la justice et à la représentation juridique. Il est apparu nécessaire de mener une réflexion sur le déficit d’avocat.e.s et magistrat.e.s dans les juridictions maliennes. La présente étude analyse les difficultés liées à l’accès des jeunes juristes, notamment les femmes, aux professions juridiques et judiciaires au Mali. En le comparant à ses pays ses voisins, l’analyse offre des pistes de solutions pour combler le déficit criant d’effectifs.

 

 

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