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14 juillet 2021

Avocats sans frontières Canada (ASFC) se réjouit de la décision rendue le 30 juin 2021 par la Cour interaméricaine des droits de l’homme, qui juge le Honduras responsable de la mort de Vicky Hernandez, une jeune hondurienne trans assassinée en 2009.

 

C’est la première fois dans l’histoire qu’un État membre de la Cour est mis en cause pour les violences perpétrées contre la communauté LGBTI. Ce tournant dans la jurisprudence marque un pas important vers une meilleure protection des personnes LGBTI au Honduras et donne l’élan aux États voisins à faire de même.

 

La Cour ordonne notamment à l’État hondurien de mettre en œuvre les mesures nécessaires pour garantir les droits LGBTI, de conduire une enquête efficace dans le dossier et de donner des réparations à la famille. Ces actions sont particulièrement attendues dans cette région qui est considérée comme l’une des plus dangereuses pour cette communauté.

 

Dans les dix dernières années, 370 personnes LGBTI ont été tuées au Honduras. Plus de 90% de ses assassinats sont demeurés impunis.

 

Pour CATTRACHAS, partenaire d’ASFC au Honduras et le pilier dans ce dossier, cette décision met un terme à près de douze ans de lutte pour qu’une enquête sur l’assassinat de Vicky Hernandez soit dûment menée, que justice soit faite et que sa famille obtienne réparation.

 

Vicky Hernandez, le tragique destin d’une personne LGBTI en Amérique latine

 

Vicky Hernandez était une femme trans, une travailleuse du sexe et une militante pour le Colectivo Unidad Color Rosa, organisation de défense des droits des femmes trans au Honduras.

 

Le 28 juin 2009, Vicky Hernandez, alors âgée de 26 ans, est tuée en pleine rue à San Pedro Sula lors de la première nuit du coup d’État. Sa mort survient alors qu’un couvre-feu est en vigueur, pendant lequel seules les forces de l’ordre sont autorisées à circuler dans les rues. L’affaire est rapidement classée sans qu’une enquête formelle soit menée. L’instabilité étatique des six mois qui ont suivi a fait plus d’une vingtaine de victimes, aussi assassinées dans des circonstances similaires.

 

Le cas Vicky Hernandez est emblématique de la lutte menée par les défenseur.e.s des droits humains contre l’impunité des crimes commis envers les personnes LGBTI au Honduras.

Son tragique assassinat reflète la violence et la discrimination systémique à laquelle est confrontée cette communauté en Amérique latine. La décision de la Cour est une lueur d’espoir pour le futur.

 

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