Selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), la traite des personnes est le troisième commerce illicite le plus rentable au monde (après le trafic de drogue et le trafic d’armes), avec des bénéfices estimés à 32 milliards de dollars par an. Retracer l’origine de cet argent permettrait, en plus d’identifier les coupables, de financer des fonds de réparation pour les victimes dans certains pays.
C’est ce qui a été abordé lors de la première activité du projet FINTRATA le 15 mars dernier, un projet régional de quatre ans mis en œuvre par ASF Canada au Guatemala, au Salvador, au Honduras et en Colombie, financé par Affaires mondiales Canada dans le cadre de son programme de renforcement des capacités pour la lutte contre la criminalité (PARCLC).
Pour l’occasion, le juriste Marcelo Colombo, co-responsable du Bureau du Procureur pour la Traite et l’Exploitation des Personnes et chef du Bureau du Procureur Général N°8 devant les Tribunaux Pénaux Fédéraux de la Capitale Fédérale en Argentine, a offert une formation d’introduction sur l’enquête patrimoniale du crime de traite des personnes à plus de 90 personnes issues d’institutions publiques compétentes en matière d’identification des victimes, d’enquête, de poursuite pénale et de sanction de la traite des personnes, y compris des unités de renseignement financier ainsi que des organisations de la société civile, provenant des quatre pays d’intervention du projet.
Cet atelier virtuel était le premier d’une série d’activités qui viseront à renforcer les capacités des acteurs de la justice à identifier et représenter les victimes de la traite des personnes par le biais de formations, d’ateliers, de campagnes de sensibilisation, ainsi que par le soutien d’initiatives et d’actions de prévention au niveau de l’État et de la société civile.
FINTRATA s’inscrit dans la continuité des interventions passées et actuelles d’ASF Canada dans le nord de l’Amérique centrale grâce au projet “Renforcement des capacités des forces de l’ordre en matière de crimes transfrontaliers commis contre des femmes, des jeunes filles et d’autres personnes vulnérables dans le triangle nord de l’Amérique centrale” et en Colombie avec le projet “Non au trafic de personnes”. Ces projets ont permis d’identifier la nécessité de promouvoir des initiatives favorisant une plus grande coopération régionale.