À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes le 8 mars, nous souhaitons souligner ce moment de réflexion, de célébration et surtout d’action aux côtés de nos partenaires de longue date. Cette année, nous mettons en lumière les victoires – petites et grandes – remportées dans la lutte pour l’égalité et l’autonomie des femmes dans toute leur diversité. Cependant, il est important de reconnaître que des défis persistent sur le chemin vers l’autonomie et l’émancipation, notamment dans les régions où l’État de droit nécessite encore d’être renforcé.
Des progrès remarquables, grâce aux défenseuses des droits humains.
Au fil des années, les femmes (nous incluons ici toutes les personnes qui s’identifient au genre féminin) ont accompli des progrès remarquables dans la défense de leurs droits, tant dans la sphère publique que privée. Elles ont revendiqué leur droit à l’égalité et ont exigé une place légitime dans des domaines qui leur étaient autrefois inaccessibles. Elles ont remporté des batailles pour les droits sexuels et reproductifs, l’éducation et la représentation politique. Elles ont lutté contre les stéréotypes basés sur le genre et ont contribué non seulement à obtenir l’égalité devant la loi, mais également en pratique dans nos vies quotidiennes. Ces victoires méritent d’être célébrées, car elles représentent les efforts inlassables de nombreuses personnes qui ont consacré leur vie à la poursuite de la justice et de l’égalité.
Dans cet esprit, nous avons rassemblé quelques récits inspirants à leur honneur dans une liste de lecture que nous vous invitons à découvrir.
Malgré ces avancées, notre travail est loin d’être terminé. Les femmes, et en particulier celles qui se trouvent à l’intersection de multiples formes d’oppression, font toujours face à des obstacles systémiques qui entravent leur pleine autonomie corporelle.
Les droits reproductifs sont des droits humains.
Selon les standards en droit international1, chaque personne a le droit à la liberté de prendre des décisions concernant son propre corps, y compris le moment de devenir parent. Pourtant, les droits sexuels et reproductifs demeurent un enjeu majeur pour des millions de personnes à travers le monde, en raison d’un accès insuffisant à la contraception, de lois restrictives sur l’avortement, et de lacunes dans les services de santé et d’éducation. Plus alarmant encore, ces droits continuent d’être menacés à l’échelle mondiale2.
Par ailleurs, les personnes de la diversité sexuelle et de genre font souvent face à des défis supplémentaires lorsqu’elles recherchent des soins de santé reproductive. La discrimination, la stigmatisation et les préjugés auxquels elles font face entravent leur accès à des services adaptés à leurs besoins spécifiques. Cette réalité souligne l’urgence de renforcer et de réformer les services de santé reproductive afin de garantir que toute personne, indépendemment de son identité de genre, puisse exercer ses droits fondamentaux sans discrimination.
La violence basée sur le genre est une forme de contrôle des corps.
L’autonomie corporelle est intrinsèquement liée à la lutte contre la violence basée sur le genre. Celle-ci, sous toutes ses manifestations, viole l’intégrité physique et/ou mentale des personnes, et porte atteinte à leur dignité. En période de conflit, cette violence est souvent exacerbée. Ainsi, les conflits armés sont le théâtre d’opérations de violences sexuelles, de mutilations génitales, de mariages forcés ou précoces, de trafic de personnes et d’autres formes de violence à caractère sexuel. Ces actes constituent non seulement une violation flagrante des droits humains et du droit international humanitaire, mais ils représentent également une attaque directe contre l’autonomie et l’intégrité des corps des femmes et des personnes de la diversité de genre et sexuelle. Cette violence est également l’une des formes les plus extrêmes de discrimination basée sur le genre.
Des avancées prometteuses grâce à l’autonomisation par le droit.
L’action menée par Avocats sans frontières Canada et ses partenaires s’avère essentielle dans la promotion de l’autonomie corporelle des femmes et des personnes de la diversité sexuelle et de genre, en mettant en avant l’autonomisation par le droit. À titre d’exemple, la sensibilisation aux droits humains éclaire les communautés sur leurs droits reproductifs et les habilite à les défendre (un processus connu sous le nom d’appropriation des droits humains). Par ailleurs, les initiatives visant à renforcer les systèmes judiciaires, comme le plaidoyer et le litige stratégique, peuvent contribuer à assurer que les victimes de violence basée sur le genre accèdent à la justice et bénéficient de réparations.
À l’occasion de cette Journée internationale des droits des femmes, engageons-nous à nouveau dans la lutte pour une pleine autonomie corporelle. Tenons-nous aux côtés de toutes les femmes, partout dans le monde, et exigeons la justice, l’égalité et le respect pour toutes. Ensemble, nous pouvons créer un monde où chaque personne a la liberté de faire ses propres choix sur son corps, sans crainte ni discrimination.
Ce 8 mars, célébrons ensemble les progrès accomplis, mais rappelons-nous également du chemin qu’il nous reste à parcourir. Notre travail n’est pas terminé tant que chaque personne, quel que soit son genre, n’a pas l’autonomie et l’agentivité qu’elle mérite.
Découvrez nos projets qui attaquent de front ces enjeux cruciaux:
1. Quelques exemples de normes internationales (liste non-exhaustive): Droit à la santé (art. 12 PIDESC; art. 12 CEDAW; art. 14 Protocole de Maputo); Droit à la vie (art. 6 PIDCP; art. 2 CEDH); Droit à la vie privée et la famille (Art. 16 para 1e CEDAW); Droit à l’intégrité physique, psychique et morale (art. 5 CADH)
2. Le secrétaire général met en garde contre la discrimination fondée sur le sexe dans la technologie, dénonce le recul des droits des femmes et met sur pied la Commission de la condition de la femme – 6 mars 2023. En ligne: https://press.un.org/fr/2023/fem2221.doc.htm