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11 mai 2013

José Efraín Ríos Montt lors de procès © Marcelo Riveros

Avocats sans frontières Canada (ASF Canada) était présente sur place au Guatemala aujourd’hui, pour assister au prononcé d’un verdict constituant une première à l’échelle mondiale : l’ex-chef d’État du Guatemala, le général José Efraín Ríos Montt a été trouvé coupable d’avoir planifié et mis en œuvre une politique génocidaire qui a causé la dévastation et la mort de milliers de Mayas membres du groupe ethnique ixil. José Efraín Ríos Montt est condamné à 50 ans pour génocide ainsi qu’à 30 ans pour crimes de guerre pour un total de 80 ans d’emprisonnement. Rodriguez Sanchez est quant à lui acquitté car le tribunal considère que celui-ci ne faisait pas partie de la chaîne de commandement et ne pouvait avoir de contrôle sur les crimes commis.

 

ASF Canada se félicite de ce jugement, le premier établissant la responsabilité pénale d’un haut dirigeant pour des crimes qui ont été commis pendant la guerre civile guatémaltèque qui a fait rage entre 1960 et 1996.

 

«L’annonce de cette condamnation représente sans contredit une avancée historique pour ceux et celles qui luttent contre l’impunité au Guatemala, dans les Amériques et ailleurs dans le monde. C’est la toute première fois qu’un chef d’État est condamné dans son pays pour génocide », a commenté Me Pascal Paradis, directeur général d’ASFC.

 

« Monsieur Ríos Montt, à la tête d’un régime militaire, a dirigé le pays entre 1982-83, au moment où la politique dite « de la terre brûlée » a atteint son paroxysme. Cette politique visait l’élimination de la population d’origine maya, soupçonnée à tort de soutenir la guérilla, et aurait fait plus de 200 000 victimes dans une série de massacres et d’atrocités sans nom », a continué Me Paradis.

 

Cette décision est le résultat d’un combat juridique acharné mené par le Ministère public du Guatemala de même que par les victimes constituées en partie civile et les avocats qui les représentent. Mais le Canada est lui aussi intimement lié à cette avancée sans précédent.

 

L’équipe d’ASF Canada a en effet activement contribué à ce que justice soit faite pour les victimes dans ce procès historique. Des dizaines d’avocat.e.s et de juristes canadiens affiliés à ASF Canada, à titre de coopérants volontaires ou de membres du personnel, ont ainsi travaillé depuis de longs mois afin d’appuyer les partenaires locaux dans la préparation de la preuve, des arguments juridiques et de la procédure.

 

« Avocats sans frontières Canada est fière d’avoir prêté main forte depuis 2009 au Centre d’action légale en droits humains (CALDH) et au Cabinet de droits humains du Guatemala (BDH) – le partenaire principal d’ASFC au Guatemala – qui représentent les victimes dans ce dossier », a ajouté Me Paradis.

 

La décision a été prononcée au terme d’un procès qui a vu un nombre impressionnant de témoins défiler devant un tribunal dit « de risque élevé » (Tribunal de alto riesgo) en raison du caractère très sensible des dossiers dont il est saisi. Le résultat de ce procès est d’autant plus frappant que le tribunal qui a prononcé le verdict et plusieurs participants au procès ont fait l’objet de tactiques attentatoires à leur indépendance de la part des avocats des accusés, d’attaques ainsi que de propos mensongers et menaçants de la part des partisans de ces derniers.