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12 août 2020

Huit mois après la tenue de la première audience publique de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) du Mali, Avocats sans frontières Canada revient sur cette expérience réussie, en analyse les principales conclusions et explore des pistes d’amélioration dans son livret « Le Mali à l’écoute des victimes: leçons apprises de l’organisation des audiences publiques ».

 

Ces pistes d’amélioration se fondent à la fois sur l’expérience malienne et celle d’autres pays, notamment où des processus de recherche de la vérité historique ont été menés et avec lesquels la CVJR est familière, dont l’Algérie, l’Afrique du Sud, la Colombie et le Canada pour ne nommer que ceux-là.

 

La Commission Vérité, Justice et Réconciliation du Mali

 

La CVJR a été créée pour contribuer à l’instauration d’une paix durable à travers la recherche de la vérité, la réconciliation et la consolidation de l’unité nationale et des valeurs démocratiques. La CVJR constitue le principal mécanisme de justice transitionnelle en opération au Mali.

 

 

Une banderole de la Coalition nationale des associations de victimes, le jour de l’audience

Son mandat couvre tous les évènements des différentes crises, des rébellions et des coups d’État que le Mali a connus depuis 1960. La CVJR est notamment chargée d’établir la vérité sur les violations graves des droits humains, faire des enquêtes non-judiciaires pour situer l’étendue des responsabilités des groupes armés ou des institutions, et proposer des mesures de réparation, de restauration sociale et de réconciliation. La CVJR place les victimes au centre de son travail et porte leur voix.

 

Les violations graves des droits humains retenues par la CVJR sont notamment: le meurtre et l’exécution arbitraire; l’arrestation ou la détention arbitraire; l’enlèvement et la séquestration; l’enrôlement forcé et la tentative d’enrôlement; le viol et les autres violences sexuelles; le pillage, le vol et la destruction des propriétés; la disparition forcée; le déplacement forcé; la torture et les autres traitements cruels, inhumains et dégradants; la destruction du patrimoine culturel.

 

La CVJR n’est pas un tribunal, elle ne juge pas les auteurs des violations graves des droits humains. Les victimes peuvent toujours saisir les tribunaux pour obtenir justice, même si elles ont fait leur déposition à une antenne de la CVJR.